Betton, 5 000 ans d’histoire

 4 - La période gallo-romaine
-52 avant J.C. à la fin du V ° siècle

La victoire des frêles galères romaines sur les lourds navires vénètes met fin à l’indépendance. La résistance contre l’occupation romaine cesse. Ayant la sagesse d’intégrer les divinités gauloises dans le panthéon des dieux romains, l’occupant va adapter ses structures politiques à certaines coutumes ancestrales. Ainsi, la romanisation va s’effectuer sans heurt notable.

Que ce soit par l’habitat ou l’organisation des cités, les villes adoptent les modes du temps. Pour ne pas rester en marge de cette évolution, la campagne s’organise suivant les schémas du nouvel arrivant. Les domaines fonciers s’étendent et améliorent leur cadre de vie. Les meilleurs fermes indigènes se construisent selon les critères de l’architecture romaine. On y trouve des cours internes, des galeries donnant sur des jardins d’agrément animé par une fontaine. Parfois, un bâtiment thermal révèle l’aisance sociale du propriétaire. Pour accentuer cette évolution, on attribue à d’anciens légionnaires d’origine gauloise des terres et des esclaves. Bien souvent, adoptant la toge romaine, ceux-ci romanisent leur patronyme. Afin d’affirmer cette parfaite acculturation, on fait venir ou on imite les belles poteries sigillées aux riches décors. Les goûts culinaires suivent la mode du moment. En effet, plusieurs usines fabricant du garum s’installent sur le littoral breton. Le commerce des vins d’Italie et de la Narbonnaise, révélé par la présence répétée des amphores, atteint les lieux les plus reculés (fragments d’amphore à Brébion).

Améliorant les itinéraires ancestraux, des axes de communication sillonnent la région. Betton se trouve traversée par la voie Rennes/Avranches Cette voie gallo-romaine, aujourd’hui couverte en partie par la route de Saint Sulpice peut se suivre dans le maillage cadastral et reste parfaitement visible aux abords de la forêt.

Aisément reconnues par la présence des fragments de tuiles rouges utilisées pour la couverture des bâtiments, les implantations domaniales sont nombreuses sur le territoire communal. On peut citer comme exemple la Touche Nicoul, la Tertrais, les Rignés, le Prunier Rouge, Brébion, la Chauvinais, etc... Le matériel archéologique recueilli lors de prospections permet d’apprécier l’importance de ces villae.

Ainsi, sous l’occupation romaine le pays confié à des empereurs gaulois, comme Tétricus ou Posthumus, va connaître une assez longue période de paix et de prospérité : la Pax Romana.

Vers la fin du IV° siècle, les premières révoltes paysannes connues sous le nom des ’’Bagaudes’’ vont venir fissurer l’édifice socio-politique. Puis, l’effondrement des ’’Limes de l’est’’ va précipiter la débâcle de l’empire Romain. Alors, le pays, entré dans une longue période d’instabilité, va régresser dans les domaines politiques et économiques. Soumis à l’insécurité des invasions saxonnes et normandes ainsi qu’aux conflits locaux, les populations se recentrent sur les villes fortifiées par le démantèlement des propriétés foncières. Les grands domaines disparaissent. Le monde rural abandonné par ses nobles et son clergé se referme sur lui-même. C’est alors que probablement sont abandonnés Brébion, la Touche Nicoul, la Chauvinais et la plupart des établissements importants.

   

Sur les chemins de la mémoire - Betton
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Dernière mise à jour : 19 mai 2003