Premières traces de l’homme à Betton

Bien avant que Betton soit une commune, bien avant que Betton soit une paroisse, bien avant que les Romains n'impriment le paysage de leur culture, bien avant les Gaulois, des hommes préhistoriques vivaient sur ce territoire.

Chasseurs, éleveurs, mais surtout agriculteurs, les hommes du Néolithique ont laissé des traces de leur passage sur le territoire communal. En ces temps-là, entre 5000 et 2000 avant Jésus-Christ, des communautés sédentarisées par l'agriculture organisent leur territoire. Cette période nommée parfois période de la pierre polie doit son nom à la multiplication de ces très belles haches de pierre que les travaux agricoles exhument de temps à autre. Quatre de ces pièces archéologiques sortent des sols de la commune. Trois d'entre elles, en métadolérite, proviennent des carrières de Plussulien (22).  La quatrième au tranchant brisé est en silex de Touraine. Cette importation de roches tend à vouloir démontrer l'existence de pratiques commerciales dès cette époque. C'est avec ces outils emmanchés en herminette ou en hache de coupe que les premiers agriculteurs organisent leur territoire, et commencent à façonner le paysage.

Les prospections, menées depuis plusieurs années au rythme de la rotation des cultures, ont révélé des zones d'oc­cupation, peut-être des lieux de vie. Des outils et fragments d'outils en silex, des déchets de leur débitage appa­raissent çà et là aux périodes de labour.  Parmi ces pièces, se trouvent quelques grattoirs et de petites lamelles pro­bablement prévus pour être montés sur une armature en bois (pointes de flèches) ou en corne animale (laticille, couteau, etc...).

L'observation de certaines photos aériennes des lieux de découverte permet l'identification de structures à larges fossés.  Si elles peuvent être interprétées comme des zones d'habitat, l'absence de fouilles archéologiques invite à la plus grande prudence quant à leur fonction. Cependant, la proximité de l'eau (la rivière) est probablement un des paramètres qui a décidé du lieu de ces implantations. A cette époque, la vie s'organise dans de grandes mai­sons d'habitat collectif où des cloisons de séparation permettent à chaque cellule familiale de s'isoler. Quatre de ces maisons de terre et bois ont été étudiées sur la commune de Pléchatel et une cinquième dans le nord de l'Ille­-et-Vilaine à Saint-Etienne-en-Coglès.

Pluvignon, le Pont Brand, la Touche, les Macherais, La Grande Mare sont les lieux où les hommes du Néolithique ont "oublié" certains outils ou instruments. Aujourd'hui, ces pièces archéologiques affirment d'une façon incon­tournable leur présence en ces lieux.  Si on ne manque pas de remarquer l'absence de menhir ou dolmen, c'est que la nature du socle rocheux (schiste Dévonien), ici, ne se prête pas au débitage de grandes dalles.

 

                                                               Les Chemins de la Mémoire

 

                            Publié dans la revue communale de Betton en avril 2000

Sur les chemins de la mémoire - Betton
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Dernière mise à jour : 03 nov. 2006