Le 16 janvier 2002, lors d’une réunion du conseil municipal était discuté l’ajout du nom bretonnisé de Betton au nom de la commune. L’article suivant est passé dans Ouest-France le 17 janvier 2003

 

Betton ne s’est jamais appelé Lann Vezhon

 

Alors qu’une réflexion est entamée par la municipalité, pour décider si la transcription bretonne de Betton viendra s’ajouter sur les panneaux d’entrée de l’agglomération, il apparaît utile de rappeler les origines du nom de notre commune.

 

Les recherches menées depuis plusieurs années par l’association les Chemins de la Mémoire, permettent aujourd’hui une vision assez précise sur l’origine et les évolutions qui ont abouti au nom actuel : BETTON.

 

Si pour les périodes les plus anciennes, la prudence du chercheur doit l’inciter à une analyse et à une présentation objectives des données, ce dernier peut tout au plus émettre une hypothèse ou proposer des interprétations possibles. Par contre, lorsque les investigations mettent en lumière des documents écrits et datés, alors ces données avérées et contrôlées suffisent à garantir l’affirmation.

 

Aussi loin que remonte les recherches de cette association, il apparaît aujourd’hui qu’à l’origine ce secteur occupé depuis le Néolithique (- 5 000 ans avant J.C.  les fouilles archéologiques actuelles de la Busnelais l’attestent) s’organise progressivement en domaines fonciers indépendants jusqu’à la période gallo-romaine. Pour toute cette séquence on ne connaît pas d’agglomération donc pas de nom. C’est seulement à partir du IV° siècle qu’une unité de mercenaires Lètes passée au service des armées romaines vient prendre position sur le rocher qui surplombe la rivière. Son chef, un certain BETTO, aménage une petite enceinte fortifiée sur laquelle ne tardera pas à venir se greffer un lieu de culte chrétien. Alors seulement s’installe un lieu de pouvoir dont l’appellation pourrait s’inspirer du nom du chef de guerre : Betto ou Betho.

Cette unité militaire pourrait avoir été détachée des ’’Limes’’ du Nord-est (frontières de l’Empire Romain) pour tenter de contrôler les premiers soulèvements paysans connus sous le nom de Bagaudes.

 

Plus tard, en 1138, une charte de l’abbaye de St Melaine mentionne la paroisse en ces termes ’’Ecclesiam Monasterium Bettonis’’. Bien que latinisé, le document nous apprend le nom du monastère placé sur le promontoire rocheux : Betonis, que l’on peut traduire par Beton ou Betone en Français ancien ou en Francien. Il faut savoir qu’à partir de 1180, Philippe Auguste favorisera l’installation du Francien dans les territoires sous sa dépendance.

 

Par la suite, l’appellation de cette paroisse n’a pas évolué phonétiquement. Tout au plus verra-t-on à certain moment le nom perdre ou reprendre un T.

Malgré une grande volonté de changement, la Révolution ne modifiera pas ce nom. Betton restera dans les annales du temps.

 

Alors, doit-on, pour satisfaire à un phénomène de mode aller au devant d’un vocable breton au risque d’égarer la transmission du savoir ? Doit-on intégrer du Breton dans un lieu géographique où il n’a jamais été pratiqué ? Avons-nous le droit d’adapter, de modifier l’histoire que nous avons à transmettre aux générations futures ?

 

Nous souhaitons par cette information ouvrir une réflexion déjà entamée à huis clos par quelques uns.

Faites connaître votre avis et vos suggestions sur le site Web de l’association les Chemins de la Mémoire à l’adresse suivante : http://cheminsdelamemoire.free.fr

 

Les Chemins de la Mémoire

Sur les chemins de la mémoire - Betton
http://cheminsdelamemoire.free.fr 

Dernière mise à jour : 19 mai 2003